samedi 31 décembre 2011

VOTE

Récemment le juge des affaires familiales a statué sur la demande de mise en tutelle de mon beau-père.

Et nous avons reçu la notification, et lu, glacés, les termes des mesures arrêtées…
Bien sûr nous l’avions demandé, bien sûr sans doute était-ce inéluctable, mais l’écriture est bien ce qu’un vain peuple et nous en pensons, une trace symbolique puissante, et voir écrite l’expression de cette dépossession d’identité nous fut un grand choc.
Certes déjà, voir l’homme qu’il est devenu, l’entreprenant, bravache, et souriant macho, fier de sa précision comptable et de son sens des affaires est déjà terrible ….
Mais l’énoncé juridiquement précis de ses non droits nous serra le cœur ...
Mais plus bizarrement encore ce qui accrocha mon esprit et mon émotion fut la suppression de son droit de vote.
En prenant les choses à la légère, nous aurions pu nous dire que c’est tant mieux, tant fut grande de tous temps notre mésentente concernant nos convictions politiques et sociales, si grande qu’elle ne trouva jamais à s’exprimer…
Mais j’ai pris conscience à cette occasion que le droit de vote est pour moi n’est jamais quelque chose que je puisse prendre à la légère.

Ce n’est pas que je sois hélas (?) une très grande militante politique…
Ce n’est pas non plus l’empreinte profonde des engagements politiques militants de mes deux grands pères, l’un « dégradé » pour avoir fait grève en 36, l’autre frappé d’AVC brutal au moment de Vichy.
J’ai plutôt hérité du tempérament « conciliateur» de mon père et du réformisme militant et passionné de ma mère.

Non ! je crois que la marque profonde, parce qu’elle est affective et touche à la conception de la personne humaine, plus qu’à la seule politique, c’est la remarque réitérée de ma mère , à chaque élection
"Quand je pense disait-elle que j’ai passé tant d’années de ma vie sans pouvoir voter, quand je voyais les hommes y aller ça me rendait enragée…"
Et pour une fois elles se trouvaient totalement d’accord ma grand mère et elle !!!

En relisant à cette occasion quelques articles sur l’histoire du vote des femmes, je vois qu’il fut effectivement parfois écarté par des partis dits de gauche pour se prévenir des influences néfastes que les femmes dans leur ignorance ( native ???) auraient pu subir , éternelles mineures, entravant ainsi la Marche du char du Progrès !!!

Une mesure de protection en somme ….une mesure « tutélaire », oui ! Mais pour qui ?


En ces temps incertains où se débat ce droit, ne pourrait-on pas être tenté de pendre de si salutaires mesures de bien public et de protéger (ou de se protéger) de votants virtuellement dangereux…. ?
En ces temps incertains où se débat ce droit, où certains le réclament, où d’autres militent pour son exercice, où d’autres refusent de l’exercer….
Parfois s’effrite mon optimisme désespéré, parfois je vacille, je suis « comme une truie qui doute »* le doute destructeur s’infiltre sur les légitimités des uns ou des autres à bénéficier de nos suffrages, leur capacité à assurer quelque chose d’un peu mieux, à la responsabilité qu’il y a à voter pour eux….

Je ne sais pas si je l’exercerai à bon droit ce droit…

MAIS, ce dont je ne doute pas, c’est que je ne veux pas en être protégée, je veux dire exclue !!!!!



* citation empruntée à Claude DUNETON

vendredi 30 décembre 2011

Noël païen...

Noël m’apparaît toujours  (ou encore ?)  avec l’ estompe du temps, comme nimbé des images brumeuses de mes Noëls d’enfance , brumes de la vallée de l’Adour , pâles matins de l’hiver, sentier dans la forêt de pins où nous cherchons mon père et moi un beau petit pin à couper (munis de l’autorisation en bonne et due forme du maire de la commune !!!), quête odorante et attentive : trop gros,trop clair, trop pâle, oui ! bien vert !....
Bricolage d’installation dont la moindre merveille n’était pas pour moi, celui de la baladeuse électrique que Payou recouvrait de papier transparent rouge que plus tard il réussit à doubler grâce à une grosse douille de porcelaine blanche d’une ampoule bleue..!

Rose et bleu couleurs du ciel,
"C’est le soir des belles choses,
"Rose et bleu couleurs du ciel,
"C’est Noël, Noël, Noël !!!


Car si Mérotte dédaignait ces bricolages d’ installations et de crèche , elle nous offrait le répertoire naïf, mais parfois subtil, des chants que son passé d’"Institutrice Laïque" avait constitué. Si elle les avait choisis profanes, aux premiers temps les plus rudes de la guerre de la Laïque contre la Privée, elle céda parfois, pour ceux qu’elle estimait les plus beaux, à l’émerveillement de la Nativité :

« Entre Le Bœuf et l’Ane gris
"Dort, dort, dort le petit « fis »
"Mille anges divins
"Mille séraphins volent à l’entour
"De ce grand dieu d’Amour ! »

Ainsi, quoique mécréant, Payou nous fabriqua-t-il une crèche.
Ainsi autorisèrent- ils ma foi naïve dans la Naissance de ce tout petit enfant qui devait changer le Monde…Il y a donc dans ma boîte à souvenirs, des visites de crèches avec ma grand mère, des messes de minuit, pleines de cantiques et de bougies, de retours à pied vers le « souper » « médianoche » au chocolat chaud , et l’ouverture des cadeaux attendus, jamais très nombreux , parfois ludiques puis souvent « utiles » , toujours nimbés de joie fiévreuse …

Puis mon Noël a perdu la foi en la divinité de l’Enfant-Roi
Mais est demeurée pour moi l’enchantement de la Naissance !!!! Qui il est vrai change tout !!!!
Emmêlé avec l’attente païenne de l’espoir du jour qui se lève et de la terre qui brisera le gel…

Je n’ai jamais renoncé à « faire l’Arbre" ! désormais sapin coupé de jardinerie , plus régulier, plus foncé, mais (peut-être !!!) plus odorant que mes beaux pins d’enfance…


La naissance de nos enfants, notre fille, nos petites filles, ont rebâti les mystères du Père Noël, ravivé l’espoir d’un renouveau du monde…
J’apporte désormais de plus en plus d’application à « Faire l’Arbre et la Crèche » et Michel, qui n’a jamais connu enfant le moindre arbre ni la moindre guirlande, dans l’appartement de ses parents s’est mis il y a quelques années à m’assister dans cette délicate entreprise.

...De plus en plus d’application, peut-être parce que, j’en ai parfois la crainte,  la ferveur à le faire s'est estompée!

Heureusement ELLES sont là !!!

Attentives aux rites familiaux, participant désormais à la décoration de l’arbre, à la construction de la crèche…attendant l’heure du Père Noël avec d’autant plus d’impatience et de foi que nul n’y croit plus !!!
Consacrant à la composition du paysage de la crèche, leur goût des histoires et des personnages..


Histoires rêvées...

Exigeant musique et, maintenant en jouant…

Dansant à la folie , la mère et la grand mère, et même la grand tatie n’étant pas les dernières, pendant que les pères font les DJ et photographe, puis le Père Noël , bruyant, toquant rudement à la porte, agitant sa clochette….donnant raison à ceux qui toujours honorent son existence!!!!

Reprise par l’excitation conviviale de cette joyeuse soirée, avec peut-être « un petit si mineur » en tête…je prends un délicieux mais ambigu plaisir à ce moment qui nous réunit encore une fois …
Surtout pour leur joie à elles, leur bonheur émerveillé du rituel qui se renouvelle ….

Et je me dis, petit à petit Noël redevient pour nous ce qu’il est au fond : quelque chose de profondément altruiste….
Mais où le bonheur des autres nous fait bonheur…

Loin Loin du terrible Noël du lendemain où, à la maison de retraite de mes très vieux beaux parents, les aides soignantes, coiffées de bonnets rouges de cotillon , afficheront la joie des « ravis de la crèche», en circulant entre les visages détruits, les regards vides ,ou parfois tragiquement implorants, de tous nos pauvres petits vieux !!!


Mais où sont nos Noëls d’Antan, nos Noëls d'enfants ?



dimanche 18 décembre 2011

FACEBOOK, Réseau social qui vous relie à des amis..ou La Tour de Babel ?

Je devrais bien être la dernière à dénigrer facebook, moi qui à tout moment viens à ma lucarne et comme la reine de Blanche-Neige, me penche sur mon miroir magique pour le consulter :
« Miroir , Facebook magique , dis-moi dis-moi qui es là, qui ou qui…… »

Il me semble parfois retourner bien en arrière du temps où adolescents nous avions une « bande » et un lieu de rencontre où nous allions voir, dès que nous en avions l’instant propice , « s’il y avait quelqu’un de la bande et qui… ».

Je trouve parfois à ce lieu de rencontre quelque chose qui ressemble à la fête de mon pays de Dax, un rassemblement où se mêlent indifféremment des gens d’âge et d’horizons sociaux différents, qui échangent sur tout et sur rien, et y goûtent le plaisir d’un partage communautaire…
..A un hall de gare en hiver, un lieu de pas perdus, de lumière, et de chaleur, où passent et se croisent nombre de gens divers qui, attendant pour prendre un train ou qu’arrive un de leurs proches, transforment parfois ce temps d’attente en une parenthèse inattendue de communication humaine , brève mais intense…
...A une cantine de travail où l’on croise des gens à la fois familiers et pas réellement proches, mais qui de manière inattendue, vous font parfois de surprenantes confidences comme un précieux instant d’intimité ..

Mais néanmoins- nonobstant- et- mal –gré- que j’en aie, je me demande parfois si ce miroir n’est pas qu’un miroir aux alouettes où l’on se perd en s’éblouissant …
...Un vaste caravansérail où tout un chacun circule, apporte ses tissages bariolés et les parfums subtils de son artisanat, les expose avec complaisance, mais ne prend guère le temps de regarder, tâter, déplier, soupeser, les produits offerts par les autres à son appréciation.
...Un vernissage géant où l’on s’invite, se presse, goûte petits fours et vin mousseux, échange des jugements distingués … mais où l’on oublie de regarder les tableaux exposés !
...Une vaste cour où chacun va parmi ses propres amis et vient seulement publier ses conversations privées.
...Où l’abondance des amis et des propos, des musiques ne sont que l’écume des choses ….
...Un lieu où se parlent nombre de belles langues …qu’on ne comprend que peu…

Comme dirait Madame Pernelle :
« Ce sont propos oisifs , chansons et fariboles…
« C’est véritablement la tour de Babylone*
« Car chacun y babille et tout au long de l’aune …
*note du petit classique Bordas- ed 1968 !: « La tour de Babel »nom hébreu de Babylone.

Que m’arrive-til ? Suis-je en train de m’aigrir ? (avec apostrophe hélas !!!LOL !)
La sinistre marâtre de Blanche Neige pour commencer, et pour finir Madame Pernelle, la mère vieux jeu, réac, et en un mot « mal vieillissante » d’Orgon dans le Tartuffe ….

Non ! non !!!!
Pas « pour finir », car « pour finir » je vais vous faire un aveu : ce mirage de la communication j’y suis accro finalement, pour son animation si vaine soit-elle, pour sa diversité si illusoire soit-elle, pour ses échanges pour factices qu’ils puissent être parfois..

Ce mirage de la communication...

...Et surtout parce que j’avoue qu’on y fait parfois des RENCONTRES qui pour être virtuelles et extra-ordinaires (ou parce que virtuelles et étrangères à notre sphère), ne nous en offrent pas moins des moments de communication vraie et l’occasion d’ un véritable partage de goûts et de valeurs …

ET CELLES- LA, VALENT BIEN……………………. !!!

jeudi 15 décembre 2011

Gianni Coscia, Gianluigi Trovesi, Frères Jacques: Chemins de traverse

Une fois encore c’est l’accordéon qui nous attire sur un chemin de découverte…
Et sans doute le hasard « objectif » ?qui a guidé les pas de Michel à musarder dans le rayon du centre culturel du Parvis en quête d’une cueillette musicale…

Disque répertorié Classic music

Classique musique !!!!
Et la merveille, c’est bien sûr l’accordéon qu’on connaît bien, car les deux compères nous avaient déjà ravis en « célébrant » Pinocchio (In cerca di cibo)et Kurt Weill (round about Weill)
Mais aujourd’hui, ce qui m’enchante particulièrement, c’est la superbe clarinette de Trovesi !!!
Superbe clarinette, et qui me semble convenir à la fantaisie pétillante et légère de Frère Jacques…
Et réciproquement Offenbach convient à merveille aussi à la fantaisie décalée des deux musiciens !!!

A ce petit elfe malicieux et délié Gianni Coscia, et à ce petit clown ébouriffé …si talentueux et virtuose, Gianluigi Trovesi .Leurs duos se répondent ou se croisent avec finesse , alegria, et parfois une si tendre mélancolie , que lorsqu’on sort d’en rire on en pleurerait bien…d’émotion !

Musique classique ???
Je regrette pour ma part que le livret, anglais et italien, ne me livre pas les clés de leur lecture d’Offenbach, ni non plus l’analyse d’Umberto Eco, car leur interprétation des thèmes de Jacques et les créations qu’ils leur inspirent me paraissent chargées de culture et d’une riche connaissance d’Offenbach…
Qu’il s’agisse de la structure de la plupart des compositions : interprétation d’un thème, puis une création qu’il leur inspire :
 -Sei italiano ?
Trovesi/Coccia
-No !...je suis Brésilien !
Offenbach/la vie parisienne

Il s’agit en les écoutant de suivre une fois encore comme nous aimons à le faire un chemin de traverse, qu’ils nous frayent gaiment …

Et nous …" traversons"  de l’accordéon aux clarinettes, d’ Offenbach à Trovesi, et de Trovesi à Offenbach :je m’en retourne réécouter la Barcarole … et puis je réécoute leur barcarole et c’est délicieux, car le thème attendu se fait deviner, entrevoir, puis disparaît, revient comme en filigrane et se perd….
Et la barcarole nous mène à La vie est belle que je n’avais regardé que partiellement tant le thème m’ en était insoutenable...

Et les deux amis nous ramènent à Kurt Weill , à Brecht et à Mack the Knife !!!
Et à Louis Amstrong !


Et c’est ce qui j’aime dans nos divagations musicales, c’est que n’étant à rien astreints, nous allons notre chemin sinueux, et, comme d’un cheveu d’ange brillant ou du fil aérien d’une toile d’araignée, nous en suivons le trajet ténu…

Et nous découvrons ou redécouvrons des trésors inconnus ou oubliés …


mercredi 7 décembre 2011

Le new meeting quartet : LUSITANIA

Michel a raconté la découverte de Lusitania :


Quant à moi, avant tout, ce sont les mélodies qui me séduisent dans ce disque...
Bien sûr La Javanaise, bien sûr Bebê….de si beaux thèmes interprété dans un style très personnel…
Mais aussi et surtout les thèmes originaux, de Xavier Triviaux, sources pour moi d'une véritable émotion, qui tient à je ne sais quoi, à la répétition du thème, un peu « ostinata », que la batterie souligne avec délicatesse…à une tonalité un peu mineure, qui chante une sorte de mélancolie tendre et douce... à la longueur assez conséquente des morceaux qui permettent le développement du chant , sa reprise, sa variation…

« La toute petite valse » m’enchante comme une romance…
Une valse dicrète et humble, qui ne veut pas prendre trop de place…
Mais qui s’impose pourtant dans ma tête et ma mémoire !

«Peace with me… ”
Une ballade où la mélodie est jouée à tour de rôle parle piano et l’accordéon, qui se croisent et se recroisent…pour faire la paix…

« Harlem –Manhattan »
Une course poursuite haletante , dans les rues de New York : un accordéoniste poursuivi


« Lusitania” aussi…
Un point culminant d’Europe d’où l’on peut voir, sentir , et entendre le Brésil…

Et merci à ces petits mots pour la musique, que nous offre le livret. Certes la musique n’a pas besoin de mots sans doute, mais moi j’aime ces mots qui ouvrent, comme le font les titres, des horizons de rêveries multiples…

J’aime le rôle imparti aux instruments, la présence constante , évidente, mais légère de la batterie, que la contrebasse vient souligner avec gravité, le dialogue accordéon- piano, leurs jeux de plans, les chorus du piano …j’aime beaucoup ce piano…

J’ai bien conscience que Tarija et Bebê sont peut-être les plus « jazzy » , mais ceux que je préfère, ce sont les compositions qui éveillent cette émotion, faite d’harmonie et de mélancolie douce, un soupçon déchirante… Quiet Song, … La Toute Petite,… Peace with me…
Mes préférées sont celles qui éveillent cette émotion, que les mots écrits cristallisent encore…


Une musique belle et touchante …qu’on souhaite entendre en live !!!
Où ? Quand ?
A la grâce des Muses ...
et des Hasards musicaux !!!!   Ceux qu’on provoque !!!

A défaut, écoutez les sur Myspace, c'est déjà bien...:

lundi 5 décembre 2011

A Filetta, Paolo Fresu, Daniele di Bonaventura, Marciac...


J’avais déjà écrit la belle découverte qu’avait été pour nous la musique de Mistico Mediterraneo…lors de sa sortie…



...Découvert en suivant la trompette superbe de Paolo Fresu.





L’Astrada- la destinée en occitan !!!- nous a permis de vivre cette écoute en direct…
Sept voix envoûtantes , remarquablement tissées en une polyphonie complexe , à laquelle s’enlacent la trompette de Paolo F…et le bandonéon de Daniele di Bonaventura

Des rencontres, des textes, une inspiration, qui prouvent que la musique traditionnelle, vivace, enracinée à sa terre comme la bruyère de mon pays, « ne vit que si elle est en mouvement … »
Une musique inclassable, ni jazz, ni classique, ni ethnique.
De la Musique, en somme…Tour à tour solennelle, enlevée, swinguée, déchirante.
...Qui se souvient des langues de la méditerranée, le corse, l’italien, le latin.
...Et que sur ces bords, résonnèrent la lyre d’Orphée, les incantations de la « Sybille au visage latin », la déclamation de la Tragédie, la scansion de Virgile, les chœurs de l’Eglise Romaine, puis ...
les polyphonies corses…

C’est une musique « à mystères », une musique mystique, que servent remarquablement la trompette de Paolo Fresu et le bandonéon de Daniele di Bonaventura
Car cette musique a rencontré aujourd’hui le jazz, avec la très belle trompette de Paolo Fresu ,  les traditions de la musique classique et la modernité contemporaine avec le remarquable bandonéon de Daniele di Bonaventura.

Hier soir nous avons donc eu la chance trop rare et l’extrême plaisir d’écouter à nouveau Paolo Fresu, sa trompette mélodieuse autant que virtuose, d’une déchirante douceur, une trompette que j’aime entre toutes… (celles que je connais !!!)



Mais la découverte de la soirée fut pour nous le bandonéon de Daniele di Bonaventura. Un son remarquable, puissant et nuancé , qui sert les voix, et est servi par elles et dialogue avec la trompette de Paolo…

Ecoutez-le dans Liberata


Un bandonéon que désormais nous rêverons et tâcherons de suivre, à chaque occasion possible sur nos chemins de musique...




Allez-voir les photos de Michel :


samedi 3 décembre 2011

La sagesse du repassage


Parfois quand il fait beau, j’aime laver tout le linge que ma mère appelait « de maison » et le faire sécher à même l’herbe du jardin …Bien sûr parfois les chats du voisin , attirés, se glissent dessous pour s’en faire un abri quiet et odorant de lessive…on en est quitte pour le relaver …

Le linge en garde une odeur d’herbe et d’air que je trouve délicieuse et qui s’exhale à la tiédeur du repassage…

J’aime assez repasser, pour cette odeur que dégage le linge quand on y passe le fer, le calme de cette tâche manuelle et facile, la liberté laissée à la pensée de divaguer, le plaisir du résultat visible du travail accompli….

En revanche, quand le ramassage du linge sec produit son entassement de draps torchons et autres …que j’installe ma table de travail, je ne peux me déprendre d’un certain stress de la tâche à achever , une tendance à trier les différents pièces à faire, les compliquées, et les plus simples, et à les compter…et recompter.


Ainsi en était-il des paquets de copies puis les piles de « mémoires » que produisaient mes élèves, la même tentation de les compter et recompter au fur et à mesure qu’avançait le travail…Ce comptage pour moi n’allégeait pas le souci …au contraire…

En fait , ce que m’a appris le repassage- ou plutôt ce qu’il pourrait nous apprendre – c’est qu’il ne faut pas compter. C’est l’anticiper qui grossit la tâche.

Il faut faire une pièce , puis une autre , les plier, et les entasser en piles assorties qui augmentent peu à peu , les regarder grandir avec satisfaction, sans penser… , sans évaluer ce qui reste à faire…Une chose après l’autre , et vient le projet achevé , la tâche faite …

J’ai souvent remarqué dans mon travail la vertu, quand on peut s’y contraindre, de cette discipline : ne pas envisager trop loin, faire au fur et à mesure la tâche qu’on s’est fixée… et, selon un comportement qui me construit parfois (mais parfois seulement !!!!) un soupçon de sagesse, le comportement « on verra après… »




Mais foin de la sagesse, bien sûr, et c’est un peu enrageant, tout ce linge frais repassé, toutes ces piles parfaites , il faut ensuite les ranger dans les armoires… !!!