mardi 25 décembre 2012

Laurent Derache Trio , le pouvoir de la musique




Nous connaissions un peu Laurent Derache pour avoir parfois croisé son nom sur des programmes de concert et avoir été tentés d’aller l’écouter, et croisé des fragments de sa musique sur You tube et Facebook…Même sa photographie nous était familière sur le calendrier de Mathieu affiché dans notre bureau…Mais nous n’avions jamais rencontré réellement sa musique…et voilà que l’occasion nous en a été donnée …comme Michel vous l’a raconté

Mais j’ai d’abord écouté cette musique , je l’avoue,  quand Michel l’écoutait , -presque en boucle- avec un réel  désir de savoir,   comme font parfois nos élèves , attentive,  mais l’esprit ou surtout le cœur ailleurs …Sentant bien  l’intérêt de la composition du trio(accordéon, basse, et batterie) , du son de Laurent Derache , des lignes mélodiques …mais cela demeurait un plaisir simplement intellectuel, comme le Jazz parfois me donne …
Et puis l’autre jour , au soir d’une des ces journées que j’aime à appeler « calamiteuse », peut-être en souvenir de l’étymologie du mot , qui me suggère des « chaumes » mouillés et couchés par une  pluie  insistante et lourde. De ces journées à cumul de petits soucis, à petites déceptions en rafales, à horizon bouché de petites brumes…Ne trouvant pas le calme du soir , j’ai cherché mon recours habituel , la musique d’un CD…
Et j’ai rencontré Laurent Derache !
Et sa musique m’est tout d’un coup apparue d’une présence et d’une évidence saisissantes .
Je pense que ce sont pour moi ses mélodies qui captent l’attention grâce à la très  belle sonorité de l’accordéon et le beau rythme de la batterie en soutien, et le relief que donne le son de la basse.
La mélodie est comme un fil qui varie , change de plan sonore, s’échappe, mais jamais ne se perd , et ses variations sont surprises mais jamais déceptions …les reprises du thème en final sont pleines d’une sorte d’allégresse en dépit d’un certaine tonalité nostalgique…
J’aime”l’effet Butterfly”, “Underground”” Fall time” et “Life on Venus”!

Mais en fait j’aime toutes les plages du disque…

..Et ce soir là , si ce ne fut pas le « Butterfly effect », ce fut un effet magique , l’effet une présence durable presque obsédante du chant dans ma mémoire  …un grand plaisir de musique

Et que les innombrables écoutes suivantes n’ont pas démenti !!! 



                           Fall Time...


jeudi 20 décembre 2012

Tuur et Didier , Laloy et Florizoone



 Un mot fait actuellement fortune dans les médias, le mot détricoter !!!
Il faut détricoter, détricoter… le système économique, la réglementation X et Y….les lois sur... , les pratiques de…..
Eh bien s’il y a une œuvre que je ne détricoterai pas , c’est le disque de Didier Laloy et Tuur Florizoone .





D’abord parce que j’en suis bien incapable  et n’ai pas l’oreille assez fine pour isoler les deux sons mêlés , le diatonique et le chromatique . Pourtant je ne sais pas combien de fois j’ai réécouté les dix plages de leur CD, un CD sans autre nom que leurs deux noms : Didier Laloy et Tuur Florizoone



Ensuite, parce qu’ils entrelacent les deux plans sonores de leur musique en un tissu intimement mêlé, subtil et aérien, parfois  vif, presqu’allègre, parfois délicieusement mélancolique…
Il faut  dire qu’à chaque fois , bien loin de m’acharner à discerner la part de l’un la part de l’autre, je me laisse embarquer dans  le plaisir de l’écoute , à suivre le relief des plans alternés entre le soufflet de Tuur et la ligne mélodique de Didier , à moins que ce soit la mélodie de Tuur soutenue par l’accompagnement et l’écho de Didier ou qu’ils se jouent à l’unisson d’un thème toujours aussi chantant  …je me laisse embarquer...avec l’envie de bouger et de chantonner …
Je me contenterai donc de dire … ce que j’aime:
Eh bien donc les deux sons « tricotés »,  très beaux, avec leurs variations rythmiques,  leurs essais qui surprennent sans jamais aller à la discordance, leurs virtuosités jamais gratuites et toujours au service d’une mélodie prenante …
La tonalité d’ensemble, un climat un peu mélancolique comme parfois "mineur", et en même temps assez allègre et vif…
L’avouerai-je ? une connotation subjective et sans doute stéréotypée de la peinture flamande telle que je me la représente, clair obscur et luminosité, hivers glacés et danses animées, tavernes colorées et soirs qui tombent…
Eh bien j’aime les mélodies en général et particulièrement … :
« Disco Tuur » pour son entame  qui est un vrai paysage puis son thème  rythmé ensuite,
La mélancolie d’une danse à l’ancienne de « Romaniste » ,
Les sugestions aériennes de « Butterfly Valley » (un vol fantaisiste, le titre bien sûr ! )
 « Condamines » m’intrigue par son titre et me charme par sa mélodie
« Lisbonne », la nostalgie d’un lieu magique …
« Rue Saint  Géry », suspense et attente…
« Furlu », ça danse et ça chante…« Sur le mode mineur /l’amour vainqueur et la vie opportune » (Verlaine)
Dernier morceau,  ensemble, et avec mélancolie…

   




Conclusion :
Je n’ai « Pas encore »  fini d’écouter et d’aimer ce CD !!!


dimanche 16 décembre 2012

Mammuth et tes impôts … ?




Mammuth : photo Benoît Delépine, Gérard Depardieu, Gustave Kervern, Yolande Moreau


Je dois l’avouer, j’aime (dois-je dire j’aimais ???)  Gérard Depardieu…son talent à incarner de façon multiple et  créative les personnages les plus divers. Ses outrances , sa force , sa puissance physique et vitale. Son pouvoir à donner des interprétations peu normées et mais aussi convaincantes que  surprenantes des Monte Christo, des Cyrano, et des Jean Valjean
Je dois l’avouer, j’ai ressenti comme bien d’autres je crois,  sa décision comme une désertion…pas comme une  « européenne attitude  », mais  comme un geste de classe, la classe de ceux qui ne se sentent pas embarqués dans le navire du pays qui est le leur,  de ceux qui n’ont pas le désir –ni d’ailleurs la possibilité financière !!!-  de fuir ...ma classe!!!
L’évocation du prolo de Mammuth, du syndicaliste de Potiche, de l’émouvant illettré de La tête en friche, du comédien résistant du Dernier Métro me laissent maintenant un petit arrière- goût d’amertume….
Et pourtant y a –t-il la moindre raison à cela ? il est évident  ces personnages attachants sont de remarquables créations plus vraies que le vrai, ne sont pas Depardieu qui reconnaissons-le ne joue pas Depardieu , mais des compositions qui donnent  l’illusion du réel, grâce à un grand talent professionnel…
Quand j’étais étudiante puis prof de littérature j’ai aimé lire et « remâcher » les œuvres de Denis Diderot …
Un texte m’a toujours intriguée, dérangée, puis fascinée, le Paradoxe sur le comédien.
J’ai été longue à accepter l’idée développée par Diderot que le comédien joue d’autant mieux ses personnages qu’il n’en  ressent pas personnellement les sentiments , mais qu’il en maîtrise pour les avoir observées, notées  et travaillées avec discernement les manifestations comportementales :
 Il avait le masque de ces différents visages. Ce n’était pas naturellement, car Nature ne lui avait donné que le sien ; il tenait donc les autres de l’art.
Est-ce qu’il y a une sensibilité artificielle ? Mais soit factice, soit innée, la sensibilité n’a pas lieu dans tous les rôles. Quelle est donc la qualité acquise ou naturelle qui constitue le grand acteur dans l’Avare, le Joueur, le Flatteur, le Grondeur, le Médecin malgré lui, l’être le moins sensible et le plus immoral que la poésie ait encore imaginé, le Bourgeois Gentilhomme, le Malade et le Cocu imaginaires ; dans Néron, Mithridate, Atrée, Phocas, Sertorius, et tant d’autres caractères tragiques ou comiques, où la sensibilité est diamétralement opposée à l’esprit du rôle ? La facilité de connaître et de copier toutes les natures
L’idée que le comédien et ses personnages sont si différents « qu’on a peine à les reconnaître »…
Réfléchissez un moment sur ce qu’on appelle au théâtre être vrai. Est-ce y montrer les choses comme elles sont en nature ? Aucunement. Le vrai en ce sens ne serait que le commun. Qu’est-ce donc que le vrai de la scène ? C’est la conformité des actions, des discours, de la figure, de la voix, du mouvement, du geste, avec un modèle idéal imaginé par le poète, et souvent exagéré par le comédien. Voilà le merveilleux. Ce modèle n’influe pas seulement sur le ton ; il modifie jusqu’à la démarche, jusqu’au maintien. De là vient que le comédien dans la rue ou sur la scène sont deux personnages si différents, qu’on a peine à les reconnaître.
Doit-on pour autant adhérer à l’idée qu’il n’a pas non plus la même sensibilité que certains d’entre nous aux affections qui nous émeuvent ? et lui attribuer un détachement et un recul  qui confine à la  froideur ?
Un comédien n’a-t-il pas un père, une mère, une femme, des enfants, des frères, des sœurs, des connaissances, des amis, une maîtresse ? S’il était doué de cette exquise sensibilité, qu’on regarde comme la qualité principale de son état, poursuivi comme nous et atteint d’une infinité de peines qui se succèdent, et qui tantôt flétrissent nos âmes, et tantôt les déchirent, combien lui resterait-il de jours à donner à notre amusement ? Très-peu.  
Je n’oserais aller jusqu’à ce point...

Je me contenterai seulement de continuer à me sentir émue par Mammuth en évitant de  penser à  Gérard…

Mammuth : photo Benoît Delépine, Gérard Depardieu, Gustave Kervern, Isabelle Adjani


Comme  j’éviterai de consulter ses idées politiques . .. D’ailleurs  je  déplore  souvent qu’on interroge l’opinion des acteurs ou des artistes, comme si leur notoriété  et de manière générale leur qualités professionnelles  nous garantissaient  sagacité et sagesse politiques ou intégrité morale !!!!


dimanche 9 décembre 2012

Ernest et Célestine au ciné !




Ernest et Célestine, (Gabrielle Vincent )ce fut d’abord pour moi un de ces albums pour enfants qui  ont le pouvoir de toucher  en même temps  l’adulte qui lit et l’enfant qui lit avec lui, ce couple magique qui se forme au-dessus des pages d’un album où l’histoire se tisse entre la voix qui lit, l’image qui raconte, l’enfant qui ne peut s’empêcher de dire, de questionner, de digresser….
Un album maintes fois partagé, avec les enfants de Maternelle que j’ai eu le privilège de rencontrer grâce à mon travail, avec les collègues qui le lisaient dans leurs classes, avec mes petites filles ensuite …
Sans doute  certains professionnels de la littérature de jeunesse n’en trouvaient pas l’image d’une esthétique assez audacieuse, ni  la thématique assez originale et dérangeante, trop « psy » et « dépouillée »…
Pour ma part j’ai toujours adoré le graphisme dépouillé, les couleurs en demi-teinte, les plans multiples avec  leurs petits personnages familiers de l’arrière plan qui contribuent à donner épaisseur et vie au récit…
J’aimais aussi la complémentarité image texte , l’image qui racontait, le texte qui rapportait les dialogues …
J’ai toujours adoré le couple aussi mal assorti que très uni, d’Ernest , le gros ours brun, massif, et Célestine, la petite souris grise et déliée …
Le voussure du dos  d’Ernest me semble avoir été créée tout exprès pour bercer et prendre un bébé dans ses bras .
La petite silhouette d’Ernestine connote la vivacité, la vélocité, avec parfois une fragilité latente …


Leurs histoires sont des histoires de la vie de tous les jours, notre  vie de parents ou de grands parents, ce qui ne veut pas dire pas forcément élémentaires ou simplistes
Une de mes préférées, une de celles, vestiges du passé,  qui je garde précieusement parmi mes livres, c’est    la Grande Peur. :

Célestine, en jouant avec Rodolphe qui l’entraîne, échappe à Ernest et se perd. Peur d’Ernest, peur de Célestine.
Une de nos peurs fondamentales ! en  somme !




 Et voilà qu’Ernest et Célestine sont devenus les héros d’un film…de V. Patar et ST. Aubier produit par Benjamin Renner  et dont Daniel PENNAC a écrit le scénario et les dialogues !
Loin de moi l’envie de dire ce ne sera pas  comme le livre ! Que rien ne peut remplacer le livre ! Qu’il  faut que lisent les enfants !…naninana !
Et de crier au sacrilège !!!
Et de jouer les « MamousRonchons » , épithète librement inspirée des  « Grands papas Ronchons » de Michel Serres !

Je pense que le film sera à la fois différent et fidèle  comme peut l’être une interprétation inspirée d’un standard de Jazz !
Je fais absolument confiance à Daniel Pennac, dont j’aime les histoires, et la remarquable réflexion sur la Lecture, pour nous en faire une « lecture » qui donnera à mes héros chéris une vie nouvelle, tout en me ménageant autant d’émotions que nous en offrirent le dessin, les histoires et les dialogues de Gabrielle Vincent

La réponse sur les écrans à partir du 12 décembre !














mardi 4 décembre 2012

“VIEUX-CON” TO BE OR NOT TO BE ?




Vieillir….
Un caractère moral s'attache aux scènes de l'automne : ces feuilles qui tombent comme nos ans, ces fleurs qui se fanent comme nos heures, ces nuages qui fuient comme nos illusions, cette lumière qui s'affaiblit comme notre intelligence, ce soleil qui se refroidit comme nos amours, ces fleuves qui se glacent comme notre vie, ont des rapports secrets avec nos destinées.
Les Mémoires d’Outre-tombe, I, III  Chateaubriand

Non, , je n’aime pas le déclin du soleil…
Oui  je viens de fêter mon anniversaire et la tombée des ans…
Oui  le temps fuit, les heures se fanent et pas que…
Mais  y penser  et surtout en parler  sont choses que l’on s’interdit…
Elles y veillent les « petits soleils de nos vies » :
« Mamou chaque fois que tu diras que tu vieillis, que tu es moche ce matin, que tu ne pourras pas faire ci ou ça …..chaque fois, un gage, on n’a pas fixé encore lequel !!! »


Choses interdites :
Regarder par dessus son  épaule et se dire que c’était mieux avant…
Ne pas penser aux «  30 glorieuses », au boulot assuré , à condition de travailler …
A la morale de Travail et au  rêve du progrès social…
Je me souviens pourtant toujours et encore quand ce temps commença à se tirer, du sourire déchirant de ma mère regardant un mendiant assis sur le trottoir : « Je croyais que plus jamais on ne verrait ça, que  plus jamais, on ne mendierait son pain »
Ne pas penser au Charbon et Acier français, aux textiles du Nord et de l’ Est, qui faisaient notre fierté d’écoliers et le cauchemar de nos interros de géo, ne pas penser aux Tissages des Pyrénées , aux Toiles du Pays basque et du Béarn, innombrables petites fabriques que nous fréquentions dans les années 70 et dont il ne reste presque rien …
Penser que dans ce temps il y eut aussi la  guerre d’Algérie, la peur d’être mobilisé, les manifs avec la peur à l’estomac, la prohibition de la contraception, la pénalisation de l’avortement, les   idées conformes, jupes droites  et talons hauts….
Et la boulangère qui me faisait la gueule parce qu’on n’était pas mariés…

Oui mais mai 68, l’espoir d’un "penser autrement"….

Interdit de :
Regarder l’avenir  et douter des projets possibles , compter ses forces , compter le temps qui reste…
Ou  du moins refuser de le dire…

Ne plus se sentir capable de faire la révolution, n’y d’ailleurs y croire !

Renoncer à voir Rome…et Capri !
Se dire qu’on ne réussira pas à apprendre l’espagnol, ni quoique ce soit de nouveau  d’ailleurs ,  et qu’en plus pour quoi en faire , cela ne servira à rien…

Interdit de :
Regarder le présent et ne pas aimer les familles  qui se défont  et se refont ,les enfants qui ont deux familles, les hommes du showbiz et les hommes politiques qui changent leur vieille épouse pour une plus jeune compagne,   les travailleurs qui arrivent en retard, les auditeurs de concert qui n’écoutent pas, le foot à fric, et le rugby aussi maintenant, ma pov’dame ! les spectateurs qui n’attendent pas la fin du générique pour se lever ou qui quittent le concert sans attendre les rappels …les oufs !….
 Et surtout ne pas le dire !
« De mon temps…naninana !!! … »

Et l’interdit suprême, la précaution d’Or, ne pas être un vieux con :
Quand les enfants parlent de réformes pédagogiques , de réaménagement des programmes, d’accompagnement des élèves , d’aide aux plus en difficulté, s’interdire de dire : en 1990…on avait déjà (« déjà »surtout, à proscrire !!!)essayé un système de… Quand les petites parlent de leurs salles de classe ne pas penser qu’on avait réaménagé les tables pour permettre aux élèves  de « communiquer » et que ce fut une lutte parce  que la prof suivante me forçait à redéménager à la fin de chaque cours pour un aménagement plus traditionnel (=sérieux !!!)
Quand le ministre de l’éducation   parle de réfléchir aux rythmes scolaires, ne pas dire il y a 20 ans on avait essayé d’en tenir compte pour choisir les activités, et ...aussi  les classes cycles pour permettre aux enfants d’apprendre à des rythmes différents….

Quand on va voter ne pas dire déjà en 81 … et en… !!!
Quand on va a la manif, ne pas penser déjà….en 95 …en …en …et….


 Bref en avoir derrière, ne rien en dire, et surtout, surtout, toujours espérer "qu’on s’ gourre "!!!  et s’efforcer encore et encore, de croire que l’avenir , un avenir meilleur nous appartient, en tout cas appartient à nos enfants !!!
S’efforcer de ne pas l’être ….V… C…

VIEUX CON !!! NOT TO BE !

Après tout ,  Chateaubriand, il parle bien de ses « joies de l’automne » !!!!
LOL !!!

En revanche  je le laisse « entrer avec ravissement dans les mois des tempêtes »…
Je guette  le retour de la lumière du printemps…..


mercredi 21 novembre 2012

Piazzolla FOR EVER ! Richard Galliano AU PRESENT !!!








Nous n’avions donc jamais assisté à un concert du Septet et de Piazzolla Forever! Et nous décidâmes en découvrant la nouvelle d’un concert à l’Olympia d’Arcachon que Richard Galliano et le Septet valaient bien le voyage à travers les Landes, d’autant qu’aujourd’hui
«… Les landes désertes
Vrai Sahara français… » de Théophile Gautier…sont aujourd’hui et en dépit des tempêtes, une belle  forêt de pins que traverse  une superbe autoroute neuve au bitume lisse …
Et ce fut Arcachon  sous un soleil tiède et délicieux
Et ce fut l’Olympia …
Parfois dans notre attachement  passionné à la musique de Richard Galliano qui en cette occasion se croise avec l’émotion profonde de celle de Piazzola, s’insinue un soupçon d’inquiétude : 
« Est-ce que cette fois ce sera encore magique ? »
…Sinon le  doute en forme  plaisanterie de notre malicieuse Sonia : « N’avez –vous pas peur de l’user Richard à force d’aller le voir ? »

Eh bien, jeudi soir, ce n’était pas le Septet initial, dont  nous avions manqué les premiers concerts.  Et dont nous écoutons les CD à satiété…




Ni Jean Marc Apap, souvent entendu dans le « sextet Bach », ni Henri Demarquette ou Rafaël Pidoux ni Jean Marc Phillips-Varjabedian, ni Hervé Sellin, jamais entendu au piano.
 Seul restait Stéphane Logerot, superbe, avec de son propre aveu avec un soupçon de gris en plus ! C’est Sébastien Surel que nous apprécions beaucoup qui tenait le premier  violon, et  au piano, , « mal accordé » selon Richard, il y avait Dimitri Naïditch…pour nous un inconnu !
Et en fait ce n’était pas non plus le programme de Piazzolla Forever (que j’avais écouté en boucle pour  « révision depuis des jours et des jours !!!)
Ce soir, la musique était une convergence intense et complexe de la mélancolie tragique, rythmée, et intensément  mélodieuse, de Piazzolla, de la puissance mélodique et magique des compositions Galliano, de ses reprises revisitées de thèmes clés, et de la plénitude allègre de Bach…(Concerto pour hautbois, je crois)
En somme « de Bach à Piazzolla en passant par Galliano », le programme et d’ailleurs le titre, des concerts du sextet …

Alors déception ?
Justement non ! car un concert de Galliano n’est jamais tout à fait le même tant la musique offerte varie en se  tissant   de toutes les créations de sa vie, ni tout à fait un autre car le son, le rythme, la mélodie, la composition dynamique de cette musique contribuent à un style unique, le style Galliano !

Et le 7ème du groupe  , le piano ? Déception ?
Non ! différent de celui d’Hervé Sellin, si je suis capable d’en juger, un peu étrange , mais non étranger  au groupe, un jeu inspiré, fougueux,  et une remarquable introduction à une pièce de Piazzolla , Invierno Porteño je crois ….
Et outre la complicité habituelle avec Sébastien Surel, j’ai ressenti de remarquables connivences entre la contrebasse et l’accordéon , un Libertango encore différent et toujours superbe , un Adios Nonino, une première pour cette formation, et une entrée dans le concert par Tango pour Claude, le thème  fil rouge de l’année ,  qui toujours saisit, tant il   exalte  la Violence de la Vie … !
Pas de Laura et Astor ? me semble-t-il, dans ce  programme : je regrette un peu car je l’aime  terriblement ce thème, mais il me semble empreint du tragique de la disparition, il a pour moi la scansion du destin,  j’y sens comme un écho des dernières œuvres des  Five tango sensations si terriblement sombres…
Or, quelle que soit sa fidélité au passé et à ses mentors aimés, toujours Richard Galliano   est repris par  la puissance du présent, des projets récents comme Bach, ou Nino Rota, des entreprises à venir,  des rencontres nouvelles… que nous attendons !
« Rien n’est passé
La vie a des feuilles nouvelles »….
Et c’est peut-être à cela que tient la fascination de sa musique…
Car il y a bien sûr l’extraordinaire beauté du son, cette virtuosité si accomplie qu’on la dirait naturelle, les doigts courant sans effort apparents sur les boutons pour un son délié, continu, parfaitement mélodique et harmonieux …
Mais il y a aussi cette puissante  vitalité, cette capacité créative, cet appétit à FAIRE de la musique (si j’osais je parlerais de POEtique de la musique),  à multiplier collaborations et rencontres, couleurs sonores, rythmes , interprétations de grandes des oeuvres ou  improvisations inspirées…
…Pour en tisser un mélange intime et un style propre, nourri de ces musiques multiples vécues intensément, assimilées, recrées..


Et c’est cette vie intense et créatrice qu’on ressent et qui explique peut-être que  le bonheur de l’écouter se renouvelle à chaque concert…
Car malgré les CD et DVD le bel objet créé demeure fondamentalement éphémère, joué dans le temps, et remis en jeu à chaque concert…
Ephémère, comme l’est tout temps de bonheur parfait, qu’il s’agisse d’une baignade parfaite ou même d’un cours parfaitement réussi !!

C’est pourquoi notre attente du rendez-vous  reste toujours un peu anxieuse …

Et je pense souvent que pour Richard Galliano, et sans doute bien d’autres artistes –pour quelques-uns que je  connais bien , je peux l’affirmer- cette remise en jeu, ne peut se faire que dans le trac et l’angoisse…étant donné  le degré de reconnaissance auquel il est parvenu….  , l’angoisse de nous décevoir et pire de SE décevoir ….

 Et se renouvelle aussi au fur et à mesure que le plaisir du concert file dans  le temps, la conscience et le vif regret  de son caractère éphémère, le refus de le voir finir …
… et le désir  et l’attente de son recommencement !

PS : je me demande souvent comment des gens peuvent parfois s’en aller avant les rappels ! Faut-il être inconscient !!!! Ou béotien !
.


dimanche 18 novembre 2012

Patriotic Instinct !!!


Flashes TV :

Emission sur le gaspillage alimentaire :
« Les yaourts…en Suisse, voyez-vous  c’est beaucoup mieux qu’en France, où pourtant tant de personnes vivent seules : on peut acheter ses yaourts à l’unité !
Est-ce à dire que l’on a vérifié que ces personnes qui vivent seules n’ont pas non plus de frigidaire pour stocker le moindre yaourt ? 
- C’est comme les médicaments, voyez vous en Angleterre…… »

Micro trottoir de gare, une classique : la panne de TGV :
-Avant c’était les RER ou les TER  et maintenant les TGV et le pire voyez-vous, c’est qu’on ne nous tient pas au courant, on ne nous dit rien… !

Hollande salue la réélection de Barak Obama :
-Croyez-vous, il signe Friendly, …Quel solécisme ! il ne sait donc pas l’anglais, les français ne sont pas doués pour les langues.
-d’ailleurs les langues vivantes en France sont enseignées en dépit du bon sens !

C’est à vous (FR 5)
Allessandra Sublé and Co…on rigole on rigole. On passe à table!   et puis pour finir, on s’éclatera d’un chanteur, un vrai coup de cœur , un chanteur qui chante en anglais !!! Comme pratiquement tous les soirs !!! Si ça vous agace, passez sur les Grand journal de C+, vous aurez …les mêmes !

Effectivement on jette trop de produits périmés pas périmés …
Effectivement il y a des pannes de TGV ….
Effectivement Hollande ne parle pas couramment anglais...
Effectivement l’enseignement des langues parfois ….

A dire vrai...

J’aime la musique américaine, d’Amérique du Sud  Et des Etats- Unis
J’aime le jazz,
J’aime même la sonorité de l’anglais-US quand il chante le blues, parfois même le contry, à 16 ans du temps que j’étais interne, je berçais en fraude et interminablement mes soirées, de Nat King Cole
J’aime le  cinéma made in USA et pas seulement  Hitchcock ou  Walt Disney (quoique je continue à prétendre en dépit des intellos qu’il a produit beaucoup de chefs d’œuvres et que Pixar encore d’ailleurs…!)
Certains photographes américains et pas seulement Weegee

Je reconnais l’efficacité de la construction  inimitable, dynamique et nerveuse, des séries américaines dont je fais souvent mon ordinaire dessert du soir …

 J’aime la langue espagnole je me régale à essayer d’en apprendre un poco (muy poco !)
J’aime beaucoup de chanteurs qui la chantent , de Paco Ibanez à Atahualpa Yupanqui

Je rêve d’Italie
 
Mais je suis excédée de l’esprit chagrin –pourtant justement bien français !-qui compare, pour dénigrer ce que l’on fait en France. Ce masochisme nationaliste m’irrite autant  en fait que le « hideux sourire de Voltaire » qui anime en permanence les multiples Guignols de nos médias,  peut-être parce que justement on ne peut s’empêcher souvent d’en sourire…

J’aime ma langue...

Nos paysages… 


Pau , octobre ...




Hossegor  16 novembre 2012






nos peintres… nos musiciens …

Je pense que notre école a souffert de différentes crises mais n’est pas si mauvaise. Quand j’entends des «originaires » comme dit Marc Perrone, qui s’expriment ( et pas toujours pour râler …!) dans une langue  pertinente et nuancée, parfois raffinée, je me dis que tout n’est pas raté dans l’intégration…
Je pense que notre système de santé à permis à ma Mère d’être dialysée pendant sept années, et à notre amie, M…,portugaise, d’être opérée et soignée…

J’aime ma langue,

notre langue,  et me réjouis de l’entendre sous différents accents avec son parfum occitan de portes qui « flambent » (comprenez qu’on claque avec bruit) ou tomates au four qui « crament »  autant qu’ avec  le joli accent d’ Angoulême(clin d’œil à mon Payou, si fier de sa langue d’Oïl)  ou d’ Angers (clin d’œil à Mathieu !)…
J’ai le souvenir que deux ans passés à l’étranger dans un pays, en fait fortement  francophone, me créèrent pourtant une frustration , le  manque de l’entendre parler familièrement ,  tout autour de moi,  sous  les colorations diverses  de ses différents accents .

Car ce que j’aime par-dessus tout, c’est la différence, je ne vois pas la nécessité de trouver systématiquement qu’il serait bon de faire comme les voisins, ni d’ailleurs qu’il serait bon qu’ils fassent comme nous !!!


Sauf peut- être payer les impôts ?

Mais je ne suis ni footballeur, ni star, ni patron d’industrie, et ça me coûterait bien des sous et bien trop de  peine de m’expatrier !




Arcachon, le 16 Novembre

Photos de Michel... 



mardi 13 novembre 2012

A réécouter : Frédéric Morando…l’OPPB de Pau , une entreprise pour la musique !

Expliquée par Frédéric Morando directeur artistique délégué
 J’ai raconté une fois notre « découverte » de l’orchestre de Pau à l’occasion de la venue de Richard Galliano , comme soliste invité .J’ai souvent regretté sur ce blog l’absence à Pau de notre musique de prédilection, celle de l’accordéon mais pas que , celle aussi du jazz, ou celle qui revêt un caractère tellement divers qu’elle se voit qualifiée de musique du monde, ou même celle qui se voit aussi étiquetée musique contemporaine pour la même raison d’éclectisme …
L’invitation de notre idole Richard G fut pour nous un démenti bien sympathique à notre a priori, même si nous eûmes bien du mal à trouver deux places au paradis qui mérita quasiment  son nom pour nous en cette soirée…
Car le fonctionnement de l’OPPB par abonnements , comme celui de la plupart des scènes nationales, même parfois celui des festivals,  n’est guère favorable aux fans vagabonds  de musique que nous sommes…
Car je mentirai en prétendant que je n’aime que l’accordéon et pas la musique symphonique, ni la musique classique. Souvent j’ai eu envie d’aller écouter Schubert , ou Bartók ou Beethoven…
Mais nous inscrire à un abonnement annuel ne fut-ce que de 5 concerts ne convient pas à notre pratique du cabotage musical : nous nous attachons à des  musiciens ou des œuvres découverts un jour, ou traqués sur le net ou en CD, comme rats attachés aux pas du Joueur de flûte de Hamel. Nous réservons des places parfois non sans peine et puis en route pour des balades prochaines ou parfois lointaines !. Je reconnais que sans doute nous passons à côté de propositions intéressantes et  nous  privons  de certaines découvertes. Mais  surtout je comprends que pour faire fonctionner un orchestre comme celui de Pau ou une institution musicale telle que nous en croisons, comme l’Astrada de Marciac , ou le festival Jazzèbre… notre fréquentation papillonne  ne constitue pas un atout…
C’est justement ce fonctionnement que Frédéric Morando explique si finement : le public de l’OPPB est le support  central du financement de l’entreprise. C’est grâce à la fidélisation de son public qu’elle peut entreprendre des projets sinon innovants (Frédéric Morando est modeste) du moins  audacieux et que je dirais idéalistes, voire politiques,  en donnant aux deux termes leur sens positif…
Proposer à tous publics la musique classique. Y compris celui qui ne sait pas le solfège ! « Proposer »… car liberté doit demeurer au public de ne pas aimer. Susciter une  rencontre le plus qualitative possible,  avec la beauté des œuvres choisies …
Idéalistes , voire un peu utopique, dit Fréderic Morando car devant viancre des  obstacles, obstacle du prix, et pire encore, celui de la « sanctuarisation » des salles de concert, lieux d’initiés aux codes réglés où certains publics risquent de ne pas se sentir  à leur place,
« Est-ce qu’il faut applaudir ? » dit-il « comment s’habiller ? » « arriver à l’heure ? » voilà peut-être les questions qui se posent à ces publics. Je me rappelle enfant la gêne éprouvée  ayant applaudi entre deux mouvements , et ma surprise ravie dans ms premières expériences d’opéras de voir des gens fort « sapés » se lever à la fin du morceau de bravoure  de leur soprano ou ténor vedette….et applaudir à tout rompre .
 Et de même aux concerts de jazz la découverte qu’on pouvait –ou devait ?- applaudir à la fin d’ un chorus…Je continue à me demander pourquoi ces applaudissements sont souvent sélectifs et sans doute codés ? Souvent le batteur, quelquefois la contrebasse, ou le piano, la trompette, les saxos  …ET rarement l’accordéon !!!!

Mais  plus encore c’est une touchante philosophie de la musique que Frédéric Morando  
esquisse pour nous  : la conviction qui est la sienne et celle de Fayçal Karoui que ce qu’il faut donner à rencontrer c’est l’émotion qu’offre la musique : « on a tous besoin d’émotion , on a tous besoin de beauté . Et la beauté de la musique pour lui est la plus touchante « parce qu’éphémère et imprévue… »



J’ajouterai que si l’émotion éprouvée devant une œuvre littéraire qui fut mon domaine de prédilection ou d’un tableau nous paraît parfois possible à renouveler puisque l’objet demeure , en revanche on ne revivra jamais l’émotion de la première lecture, ou celle de la surprise du premier regard et du sentiment puissant d’évidence de la beauté qui s’y attachait…

C’est donc avec un peu de tristesse, parce que je prends conscience de sa justesse, que j’entends Frédéric Morando remarquer  que les professeurs de français, à l’instar d’ailleurs de l’enseignement de l’histoire de l’art, savent mettre en réseau les œuvres littéraires avec l’art pictural mais jamais avec la musique…
E ce qui me concerne c ‘est vrai ! Je connais un peu d’histoire de la peinture, ou même de la photo, mais si j’ai écouté et écoute, beaucoup de musiques…je ne sais pas grand chose de l’histoire de la Musique
Je n’en connais que l’ EMOTION, poursuivie encore et encore !

En dehors de ça, écoutez cette interview ! 

Vous découvrirez en l’ écoutant racontés avec finesse et simplicité, bien des aspects passionnants de la vie , des  projets , du fonctionnement,  de  l’évolution d’une « entreprise de musique », celle d’un orchestre symphonique , le nôtre, celui de Pau !!!




PS :

Le temps qui file …

C’est le temps des « concerts  magiques ». Petit à petit, à mesure que se bâtit le concert pour nos yeux, nos oreilles et notre sensibilité,  pour nous le temps s’enfuit comme une eau qui coule entre les doigts. La richesse et la  variété même l’accélèrent : on attend la surprise mélodique du thème , et si la mélodie se disloque ou se noie dans les thèmes de chorus, on la cherche avec impatience, on savoure de la retrouver,  et tout à coup on craint que cela finisse…et puis  on sait que cela va finir. ..
Contribuent à ce temps emballé, le pouvoir d’entraînement des musiciens, la force de la mélodie qui crée attente et anticipation, et précipite le déroulement du récit. Y contribue aussi la composition des œuvres et du concert :  la variation dans les rythmes , les modalités , les mélodies,   multipliant  en quelque sorte les évènements sonores, accentue encore l’impression d’accélération du temps …






vendredi 9 novembre 2012

Les cuisines du pouvoir


Lundi jour de pluie sur la mer…L’occasion d’aller se balader dans un autre microcosme …




Nadja charlotte et moi sommes donc  allées voir

 Les saveurs du palais.

J’aime bien Catherine Frot pour l’ambiguité qu’elle sait donner à ses personnages, Jean d’Ormesson ?pas vraiment , mais dans un nouvel emploi peut-être ? et surtout un joli titre anodin…
Et encore mieux, en partage, la compagnie de Charlotte et Nadja… !!!

Au début du film, j’ai redouté de croiser les ombres de Masterchef et des Diners presque parfaits ou de la cuisine de Julie et des discours de Babette (C’est à vous)
J’ai déjà rouspété quelque part sur l’omniprésence culinaire à la TV, sous sa forme pour moi détestable, de sophistication des ingrédients avec règles du jeu façon concours…de surcroît à des heures où l’on doit quitter les délices de l’écriture, la lecture, la musique ou autres divertissements , pour se consacrer   à la tâche quotidienne et traditionnellement mulièbre (mais je dois l’avouer pas forcément chez nous) de « boutiquer » le petit en-cas du soir !
Donc au début, il me semblait retrouver la même recherche d’ingrédients plus ou moins précieux pour composer  des saveurs quelque peu inédites,  quoique se disant   inspirées de « la cuisine de Mémé »…
Puis je me suis laissée prendre au charme de Catherine Frot, ce contraste piquant et porteur de complexité, entre un visage plein et une poitrine ronde de « bonne fille » et une  silhouette sexy, élégante et mince, quoique « bien roulée »,  belles jambes sur talons aiguilles en cuisine, et ailleurs !
A la poésie  du Verbe accompagnant de la voix la création des plats , à tout ce qu’évoquent les mots et les images de cette cuisine , de terroir, de province, d’un  mélange de saveurs rêvées ou reconstruites à partir de  souvenirs d’enfance …
Aux images de certains produits au pouvoir proustien, les cèpes  à petite tête noire et ferme,  les seuls que ma mère achetait, les truffes  qu’on hume et caresse, dont on rêvait, mais qu’on achetait rarement.. à l’unité!!!
A la magie du discours littéraire du  livre précieux accompagnant en contrepoint la recréation de plats   comme objets d’art qui surprennent pour ravir …

Puis chemin faisant le charme a pris le petit goût amer d’un délice qui  se gâte …Maladie du Président, jalousie de la cuisine officielle, tensions et rivalités des hommes du palais …

Et j’ai ressenti  la malaise que je ressens  devant l’image récurrente que les films et la littérature nous offrent du pouvoir…

L’Ecole du pouvoir

L'Ecole du pouvoir





L'exercice de l'Etat

L'Exercice de l'Etat : photo Pierre Schoeller


Après un certain temps d’espoir, de projet, de construction qui nous attachent et à laquelle on croit, pour un avenir meilleur , la fêlure, l’abandon, voire la trahison, le renoncement, bref , l’eau minérale et la viande sans sauce……


Vision aussi pessimiste en ce 21ème siècle que pouvait l’être celle de Pascal, du christianisme sombre du 17ème , de la malédiction de l’humaine faiblesse impuissante à créer un monde meilleur… 
Les Illusions perdues  du Pouvoir …

De quoi décourager d’y croire ….



mercredi 31 octobre 2012

Vieillir : Sympas les Toulousains…métropolis ?



 Mardi dernier, ce fut une journée un peu folle …
Le projet du soir, c’était d’aller écouter nos amis Pulcinella …
Mais depuis la veille, notre Charlotte  était malade : le soir, à notre arrivée,  elle  nous avait accueillis, les yeux et le visage gonflés, le nez « patate » , la voix embarrassée …
Rien de grave sans doute, mais une méchante et incessante toux, qui l’empêchait de dormir !  bien sûr elle profita de notre présence pour rester un peu sommeiller entre deux quintes, traîner sur le canapé, regarder des "navets"  à la télé, se moucher ad libitum et bruyamment …et travailler ! pour rattraper les cours manqués…demandant pour ce faire  et pour une fois l’aide d’une présence grand-maternelle!!! Et même s'offrir une petite régression de jeu "comme avant" (avant d'être  une grande adolescente"), le jeu de la crèche des doudous...
Camille en revanche était  partie à l’école bien plus tôt que d’habitude  : c’était un grand jour de Sortie –Préhistoire, avec visite d’une grotte et d’ateliers ad hoc. Le car partait tôt le matin , elle aime être bien à l’heure(elle aussi) , son Papou Michel l’avait  accompagnée, bien à l’heure inutile de le préciser . On avait fait « la gamelle »  hum ! non !, les sandwiches tout frais vers 7 heures ! Elle devait rentrer à 5 heures et demie mais l’autobus était tombé en panne et dut rouler par petites étapes  …on se succéda à l’attendre…Michel avec une autre mère amie, et moi…
Car nous étions seuls pour cette journée à bord de la maison familiale .
Notre  Nadja envolée vers cinq heures du matin pour une journée de travail à Paris, son Sébastien parti vers 7 heures moins le quart  pour ses cours à Castelnaudary…
Seuls avec une gestion quelque peu improvisée des repas et des nombreux goûters, des courses minimales, des réconforts alimentaires ou affectueux…
Puis vers 19 heures , vers 19 heures parce que nous aussi nous aimons être à l’avance, surtout pour les concerts..Nous aimons marcher un peu pour y aller, prendre le métro quand c’est possible. Trouver un bistrot pour boire un porto ou manger des tapas , attendre le moment où se forme la file d’attente pour nous imprégner de lieux du contexte, rencontrer parfois les musiciens et nous offrir ainsi le luxe d’ un bref échange avec eux,  plus ou moins familier, mais toujours précieux..
Puis vers 19 heures  donc, repas du soir prêt, attendant au chaud au bord de la plaque de cuisson, les filles réunies à discuter devant la télé, je m’enfermais dans la salle de bain  pour me préparer à sortir …
Ô miroir dis-moi !
Ô miroir de Faust !!!
C’était un vrai désastre de cheveux aplatis, de cernes sous les yeux, de traits tirés, « de teint de papier mâché »…
Branle-bas de sèche-cheveux, de crèmes, de blush, de crayons khôls, de rouge à lèvres et à joues…
A la fin, à me regarder sans les lunettes, je ne me trouvais pas si mal… pour partir avec Michel d’un pas guilleret, vers le métro qui nous conduisait  à St Cyprien.
Heures de pointe, changement de ligne, chaleur humaine, lumière…
Et voilà qu’à peine on se glisse tous deux au plus épais de la foule, dans la première voiture de la rame, qu’un jeune homme, non plutôt un homme jeune, ou un homme plutôt jeune, et souriant, se lève vivement  pour me laisser sa place. Je proteste, je souris, mais je finis par accepter, gênée, la place offerte. A peine assise, bien  en face de moi, je vois le petit panneau  incitant les voyageurs à laisser leur place « aux handicapés, aux adultes accompagnant des enfants de moins de 4 ans et aux personnes âgées de …plus de 65 ans !!! » Nos regards se croisent, Michel vient de lire aussi le même panneau, nous sourions…
Mais…
En fait, on a beau le savoir, qu’on n’est pas jeune, on n’écoute pas toujours le miroir, on ne se sent pas spécialement différent dans son for intérieur, dans sa perception du monde et de la vie  de la jeune femme qu’on était … et puis surviennent, inattendus, comme un petit pincement au cœur,  pour nous rappeler  à la réalité, ces gestes courtois  et attentionnés ….
En riant, (mais ! )… nous  sommes partis d’un pas allègre et enthousiaste, vers notre concert, qui fut un très délicieux concert…après avoir bu un Martini, un apéritif que je n’avais pas bu depuis des décennies, choix vintage et spontané, au bar de Stade Toulousain, rempli de gens assez éclectiques, bruyants et chaleureux …
Oui ! un très délicieux concert !

Et  vous savez quoi, au retour, à peine entrai-je dans la première rame du métro, qu’un jeune homme, ou plutôt ……….etc…etc…  !!!!
C’était ma journée !!!
 Avec un « smiley » goguenard de Michel : « Sympas, les Toulousains, métropolis!"

PS : Confidence : le vendredi matin suivant, Nadja et moi,  nous nous sommes offert(ou plutôt Michel nous a offert en se chargeant du ramassage scolaire des enfants) une petite escapade de courses en ville….Eh bien ! Personne, personne,  ne m’a proposé de place assise !
Nadja, à son tour goguenarde, m’a dit :
 «  En fait, tu vois, c’est parce l’autre jour tu étais  avec Papounet ! »

T’as qu’à croire, ma Françou!