dimanche 1 juillet 2012

Pulcinella encore …et de plus en plus !




Grosse chaleur, agitations de fin d’année scolaire, soucis familiaux  des ascendants emportés sur la pente descendante du déclin accéléré…. Nous fûmes à Toulouse pour garder nos petites merveilles et fêter dignement l’anniversaire de la jeune Camille !

Et  la surprise fut, à la fin d’une rude journée de soldes, la nouvelle sur mail d’un petit concert des Pulcinella

Nous nous y sommes précipités, comme papillons attirés irrésistiblement par la lumière (de la rampe) et  la musique de nos festifs amis…
Ce n’était pas un si petit concert que cela,  c’était un bien agréable concert…

Je les écoutais tranquillement, divertie de la lassitude de la journée, et avec le plaisir que donnent la familiarité et l’amitié,  en  me disant  qu’ils avaient vraiment un style, qui s’impose avec évidence, qui de jour en jour s’affine et s’épure,  et que j’essayais d’analyser…
Le décor sombre de la scène mettait en valeur l’harmonie colorée de leurs chemises, tenue simple , sans esbroufe mais en fait raffinée …La composition de leurs partitions respectives était comme visible par leurs positions , Ferdinand Doumerc et ses saxos au centre, entre l’accordéon de Florian Demonsant d’un côté et la contrebasse de Jean –Marc Serpin …devant  les drums bleu rutilant de Frédéric Cavallin sur tout le plan de fond.
Ils ont vraiment un son bien à eux, qui entame mélodiquement le morceau, davantage me semble-t-il qu’autrefois, ou est- ce moi qui perçois mieux la mélodie parce que  je la connais ou que je les connais ?
Et puis cette harmonieuse mélodie, parfois vive, parfois à la limite mélancolique, parfois chantante, ou obsédante (« Morphée ») se prend de frénésie, éclate en « bruits », se brise en distorsions, tourne au tumulte en s’emballant. On profite alors du son de chaque instrument et de son expression personnelle. Le thème paraît perdu…Mais non ! une pirouette, et il revient, les quatre à nouveau s’accordent pour un final triomphant…
A cet égard, je raffole de la Tarentelle, qui démarre si bien dans le rythme et la coloration des tarentelles italiennes (que j’adore) puis se perd, s’accélère, se désarticule en transe ! ce qui après tout est  bien encore de la « Tarantella, antidotum tarantulae » , cette incantation d’exorcisme, censée conjurer la piqûre de la tarentule)
Et puis la danse reprend avec le rythme et la mélodie initiaux pour un final joyeux et enlevé qu’on a envie de chanter et d’accompagner …
Voilà me disais-je, c’est la pirouette de Polichinelle…sentimental, ému, il ne peut le rester sérieusement...
Il y a dans le groupe  une sorte de prise de recul, d’humour qui se traduit dans leurs postures et leur gestuelle comme autant de clins d’œil.
 Chaque titre d’ailleurs est  comme un titre de poème ou de fable qui intrigue (« Grand Hôtel »), évoque sans évoquer(Morphée), fait sourire («Garez-vous chez vous ; dans l’allée vous emmerdez tout le monde » ou « Le moustique ambitieux ») …ou émeut (« Le vol du papillon », « Vox populi » )!
Fantaisiste, Pulcinella innove et se déforme, comme Polichinelle le Bossu ou le Ventru, se moque de lui-même et de la tradition, qu’il possède pourtant avec virtuosité , et qu’il retrouve finalement repensée, remaniée, transformée par un style très remarquable … et pour notre plaisir …





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