mardi 23 avril 2013

Lionel SUAREZ au pays de COCANHA



Adaptation libre de Montaigne : « Si on me presse de dire  pourquoi  j’ aime [ce disque], je sens que cela ne peut s’exprimer qu’en répondant : parce que j’aime…cette musique !"
On pourrait ajouter "parce que ce sont EUX, parce que c’est MOI…"

Ce que j’aime dans Cocanha : Tout mais encore…

J’aime les trois instrumentistes .
 J’appréciais déjà la puissance chaleureuse de l’accordéon de Lionel, la virtuosité dans l’allégresse,  et voilà que  dans Cocanha  s’y ajoute la variété  des nuances et des colorations, tandis que la virtuosité se joue dans la nuance, et se fait  légèreté.


 Et puis il y a Pierre-François Dufour.


Découvert  à Toulouse dans le quatuor Gardel, c’est dans ce trio que sa présence me fascine, comme batteur, mais peut-être plus encore au violoncelle aux graves puissants et harmonieux .
Et j’apprécie  de plus en plus en l’écoutant la guitare de Kevin Seddiki, notes déliées vibrantes et pures , qui s’égrènent et résonnent sur la continuité de l’accordéon et du violoncelle…


J’aime les compositions qui  organisent la part des trois instruments , et la variation des  rythmes .


J’aime en particulier (mais pas seulement !)
La nouvelle valse, l’introduction des trois instruments, accordéon et violoncelle, puis  guitare, le rythme de valse qui s’emballe, puis se fait mélancolique, semble s’éloigner , puis se refait vif, avant  que le violoncelle ne conclue.

Ole Léo dont la jolie  mélodie chantante, aiguë et un rien nostalgique,  me rappelle une chanson de Tandem , et où les sons des trois instruments s’entrelacent joliment, se jouent entre les différents plans, et où les rythmes dansants se font tantôt amples tantôt enlevés …
 
…La mélodie de Chromatic Chronic qui explose en recherches et inventions sonores …

Et l’interprétation  remarquable du Passion de Murena et Colombo, ses variations multiples et inspirées où ne se détruit jamais la mélodie magique,  variations de la composition, des rythmes, des inventions de chacun ….

Si Cocanha est le pays de la gourmandise et des plaisirs variés, cette  œuvre est bien nommée, tant on y goûte de gourmandises musicales : variété des rythmes, des belles sonorités instrumentales, qui ménagent parfois de précieuses surprises,  des  mélodies aussi multiples que prenantes …
Mais dans cette variété, le trio se révèle d’une unité  remarquable, manifeste un vrai style ….qu’on aime et reconnaîtra je crois…

Lionel Suarez est le roi d’un bienfaisant royaume !