lundi 29 avril 2013

Peirani,Salque, Gubitsch :TANGUILLO : Petit Tango et Grands Délices




Vincent Peirani et François Salque excellent  à puiser dans la tradition pour créer de remarquables musiques, nouvelles autant que personnelles ….
TANGUILLO est pour nous un grand délice de petit tango…






Michel a déjà fort bien exprimé combien  ce délice RESISTE à l’analyse.

 Bref ! Pour l'instant, je suis tellement pris par "Tanguillo" que je n'ai pas le moindre recul pour savoir par où commencer pour l'analyser ou, du moins, analyser mes impressions.

Je me contenterai donc de rappeler ce que j’avais écrit de la découverte de Vincent Peirani et François Salque , à Tulle pour le premier , à Trentels en ce qui concerne le second :

Première découverte, j’ai été fascinée par François Salque en live : sa présence, sa force à communiquer sa musique  saisit. Sa virtuosité que je pense (moi qui  suis si peu compétente en la matière) exceptionnelle, s’allie à une sorte de frénésie inspirée : profondément absorbé dans sa musique en création, parfois il lève les yeux un instant pour un bref regard bleu intense qui accroche fugitivement notre propre regard
Deuxième découverte,   les improvisations de Vincent Peirani, « l’Art de l’Improvisation »..[. ]Quand Vincent,   « improvise » si l’œuvre se disloque, la mélodie se perd, frôle les dissonances, c’est pour mieux se reconstruire  dans une complexité finale plus mélodique encore…


Effectivement  le son de l’accordéon et du violoncelle, et celui de la guitare par moments, s’ entrelacent  en un tissu si intimement tramé , si prenant, qu’on ne songe qu’a l’écouter et qu’on ne se résout pas à en   démêler la magie des fils .
 On ne peut que répéter que Vincent est inspiré  dans la création d’une ligne mélodique pleine d’explorations sonores, qui  déroule son  cours varié   de surprise  en surprise mais   pourtant  jamais se perd. Et que le violoncelle de François Salque nous offre une émotion  intense,  qu’il souligne la mélancolie  mélodique  des phrases (Café tango...) ou assure la montée obsédante de la pulsation !

Le  tango est omni présent. On en sent l’empreinte évidente  dans  le rythme caractéristique ,  le ton   des mélodies,  inspiration  dansante et pourtant plaintive… et  les partitions  du  Maître, Astor Piazzolla !  
Le Grand tangoCafé 1930, un choix de pièces un peu moins célèbres que d’autres, mais qui m’enchantent, par leur climat musical, et ce qu’elles  me suggèrent  d’images urbaines  chargées de nostalgie…

Mais à partir de cette musique fondamentale, Vincent, François et leur invité Tomas, inventent, divaguent, et créent une musique à leur style, qu’ils interprètent (Armaguedon) ou composent (Travesuras) ou improvisent (Tanguillo) .
Leurs titres manifestent leur  entreprise de liberté, un soupçon d’insolence allié à un goût passionné pour cet héritage…
Travesuras (Tomas Gubitsch) revendique l’ « espièglerie »…
Armaguedon,  auquel la signature de Jocelyn Mienniel  insère peut-être ?une connotation particulière : « Seul tout Seul »…

Tanguillo, hypocoristique affectueux à l’égard du Tango…

Ou l’abstraction pure des titres de « Untitled  Suite » ou de « Suite en 5 », comme un refus d’imposer une notation qui enfermerait l’auditeur dans une signification…
Cette suite où la scansion du rythme me semble un peu décalée, le ton presque rieur puis insolent…





Toutes impressions simplement personnelles qui ne font qu’appuyer ce que disait Michel : le plaisir et la force de cette musique font obstacle à une analyse, même subjective…
C’est donc à un  jugement de valeur personnel que je m’en tiendrais : « C’est un magnifique disque ! »



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