mercredi 15 février 2017

LA VIE DEVANT SOI, Renaud GARCIA-FONS, de très subjectives impressions !



 Renaud Garcia-Fons , David Venitucci, Stephan Caracci

C’était à Perpignan, salle  «Grenat », c’était le 11 Octobre !
Nous avait conduits là, le désir de réécouter David Venitucci, plaisir aussi délicieux que rare ! Et notre absolue admiration pour la musique de Renaud Garcia Fons…
Et quand Renaud et David s’associent  nous ne pouvons résister à leur alchimie, à laquelle s’associe pour La vie devant soi, Stephan Caracci !
Ce soir là, a Perpignan, (en première partie, Renaud partageait la scène avec la prodigieuse virtuosité de Dorantes) le trio présentait  La vie devant soi . Ce soir-là, après le concert , nous avons eu le plaisir de parler un moment avec David et de faire signer à Renaud Garcia Fons  son CD avec Dorantes, Paseo a dos
J’admirai une fois encore et le professionnalisme plein de simplicité de Renaud Garcia-Fons, et la gentillesse de son accueil : après trois heures de concert, il signait malgré sa fatigue,  et comme je m’en excusais, il dit c’est  normal, on vous le doit un peu ! Et quand je demandais un peu timidement si la sortie du CD était bien prévue pour Février 2017 , l’ombre d’une tension passa dans son regard : « J’espère ! dit-il ,  il y a encore du travail !!! »
Eh bien ! La vie devant soi est SORTI ! à l’heure dite !
 Une Œuvre… raffinée,  justement composée entre ses moments,  entre  les partitions de ses instrumentaux, comme toutes les autres œuvres de Renaud GF . Superbe !
Comme les autres, et différente à la fois : on y reconnait le style Garcia -Fons, à la sonorité magnifique et particulière de sa contrebasse, à la perfection d’une technique maitrisée qui entrelace avec créativité les possibles de l’instrument . . . à une qualité mélodique spécifique, la  beauté  de mélodies déchirantes qui s’imposent à l’évidence comme siennes,   à  un jeu de rythmes, à une composition si complexe qu’elle a la force de l’évidence…
Et… un je ne sais quoi de différent !!!
Un parfum de ville ?multiple et nuancé ?auquel  convient bien le choix de David, si parisien,  et de Stephan,  comme lui si « finement chercheur de nuances »….
Plus encore à l’écoute du Cd, pour la médiocre musicienne que je suis, qui ne perçois pas toujours, aussi bien qu’en concert où le regard se focalise sur le musicien qui joue et l’isole,  les limites de l’intervention des instruments, j’ai l’impression d’une fusion intime entre  la contrebasse et l’accordéon.
Sur cette fusion et sa continuité, se détache la clarté pure et mélodique des notes détachées  du vibraphone…
Parfois, dans certains morceaux ,  l’accordéon se détache, pour notre plus grand plaisir  comme une insistance sur le thème parisien, Après  la pluie( je pense à Daniel mille ! et à Doisneau),Le long de  la Seine, Les écoliers  qui sautent et jouent, ou sur la légèreté et la « fantaisie » d’un Si ça te dit.. 

Car tout ce disque est un bel objet poétique aussi : chaque titre de morceau invite à imaginer cette ville , les rues où on vagabonde , le métro où on se perd dans le bruit et le monde, Montmartre où l’on court les rues montantes , les bords de seine , les immeubles lavés par l’averse.
Il ne s’agit pas de musique  figurative, mais connotative,  offrant  à chacun la liberté de ressentir  selon sa « fantaisie », des impressions personnelles, par le rythme , très présent ,  sautillant ou flâneur , par une insistance de l’accordéon, par les changements de jeu de la contrebasse : des impressions de foule qui se presse « je prendrai le métro » , de bruits de gens qui parlent Monsieur Taxi  , de l’ harmonieux bruissement  d’un trafic de machines (metro),  de courses rapides ,  d’ enfants à cloche pieds (Les écoliers) en noir et blanc, à la  Doisneau, et de mélancolie,( l’élégie de l’automne )ou (le long de la  Seine)…
Et, luxe de mots ,( « j’aime » !!!) : à chaque titre, un sous -titre qui fait lien avec d’ autres mots que nous aimons , Zazie et Queneau , Momo et madame Rosa qui « habitaient le sixième a pied », Prévert et son rêve,  les Shadocks … d’autres qu’on ne connait pas forcément mais « on se renseignera » ! …hiihihi !
Une fois encore la musique, et certains  joueurs de musique d’élection,  nous tirent par un fil aérien vers d’autres arts, photos, poèmes, tableaux et…
Encore d’autres musiques … !

Ça enchante le  spleen des jours trop courts  de novembre !
J’aime l’élégiaque  dernière phrase que, provinciale invétérée,  je savoure avec un humour ….volontariste !
FLUCTUAT NEC MERGITUR



  

Aucun commentaire: