lundi 19 février 2018

Le long orphelinat des gares...!


Mon Grand père « Lexou », cadet d’une famille paysanne, élève doué et fier de son certificat d’’études remporté brillamment, avait été admis à entrer comme chef de train à la Compagnie du Midi…
Cheminot et fier de l’être, malgré son attachement à la culture de la terre, à laquelle  le cadet qu’il était n’avait pas pu accéder, il fut heureux de sa vie dans les trains ;  insoucieux de ses horaires aléatoires , doué d’un sommeil qui s’accommodait de toute heure sur sa couverture pliée , une habitude qu’il garda toujours et partout , indifférent aux pays traversés , fussent-ils à Salonique !  
 Les trains furent son univers.
Dégradé en 36 pour avoir fait la grève, bien heureux ensuite de sa réintégration !!!
Et plus encor, comblé du changement de statut de la compagnie (du Midi certes)  lorsqu’elle  devint la Société  Nationale des Chemins de Fer Français!

 Toute mon enfance et ma jeunesse furent marquées par la présence du train :
Souvenirs vagues mais réels, des départs pour la petite  gare toute proche qui desservait la « Grande Ligne », avec la brouette, comme taxi pour moi , puis plus tard  comme caddie de nos bagages !!!
Jeune collégienne ensuite, indépendante et stressée de l’être,  pour aller chez mon amie Eliane en prenant La « Pauline » (ou autorail !) . Angoissée de ne pas savoir ouvrir la porte à glissière , ni de quel côté du quai aller une fois descendue.
 Puis jeune étudiante pensionnaire à Bordeaux, courir avec grosse valise du samedi (un sur trois seulement !!) pour ne pas rater le train du départ, faire lever mon père à quatre heures le  matin pour profiter le cœur serré de la soirée du dimanche soir,  et prendre l’omnibus du lundi avec deux changements !

Bien sûr,  j’ai découvert ensuite avec stress et bonheur la conduite d’une auto qui m’ouvrait la route vers la liberté d’aller où on veut quand on veut…

Mais j’ai gardé l’amour du  train et assisté avec confiance à la création des lignes à grande vitesse, et à la disparition des petites gares qui demeurent orphelines en bord de routes, parfois remarquablement restaurées en beaux hôtels comme à Sommières, ou en simples villas particulières..

 Mais  je dois avouer aussi que depuis quelques années j’ai dû convenir que quelque chose n’allait plus …
 Ayant choisi par goût et espoir de simplification, de prendre le train pour aller voir mes « enfants » à Toulouse , ou ma sœur à Dax…j’ai eu déveine  sur déveine , une voiture calée en milieu de voie , train endommagé, à vider complètement, une panne d’un TER tout  neuf ,  deux heures pour un trajet prévu de quarante minute, un incendie énorme à proximité des voies , la rampe de Capvern enneigée et verglacée , nécessité d’une seconde loco pour pousser le train  (oh !!!!Llexou, la rampe de Capvern !celle-là même qui faisait partie des bonnes histoires datant des années héroïques que tu contais à table le soir !!!)
Bref j’ai perdu la foi !!!

Mon amie Eliane, fille de Cheminot,  avait beau me dire, « c’est manque d’entretien, tous les fonds vont aux TGV »  je me demandais ce qu’il allait advenir de La SNCF !

 Je crains que la réponse esquissée par nos dirigeants actuellement ne donne pas à la question une réponse selon mon cœur…
Et cela me remplit de tristesse !
« Ainsi va le Monde » Parole de Lexou … vieux !!!!

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